Le protocole sur le commerce électronique représente un élément essentiel pour le continent et l’avenir du travail. La quatrième révolution industrielle modifie déjà le monde du travail tel que nous le connaissons. Pourtant, l’Afrique ne dispose pas du cadre juridique ou d’un environnement propice aux activités et au commerce numériques. La connectivité dans les zones rurales et reculées est un défi.
Les communautés économiques régionales (CER) existantes ne disposent pas non plus de protocoles sur le commerce électronique. L’inclusion du protocole sur le commerce électronique dans la ZLECAf est révolutionnaire et offre l’opportunité d’une transition technologique juste.
Dans tous les secteurs de l’économie, l’innovation technologique change notre façon de travailler. L’intelligence artificielle, la robotique et l’automatisation sont des exemples de types de technologies qui peuvent remplacer les humains et augmenter la productivité. La technologie remplaçant les emplois sera progressivement plus présente dans tous les secteurs, et les syndicats ont connu des pertes d’emplois dans divers secteurs.
Si la technologie peut constituer une immense menace, elle crée également une opportunité dans le monde du travail. La quatrième révolution industrielle pourrait « créer un travail de qualité avec une réduction du temps de travail et une amélioration de la santé et de la sécurité au travail ».
Le commerce électronique, l’économie numérique et le commerce
La numérisation de l’économie exige de nouvelles façons de penser la concurrence, la propriété intellectuelle, la fiscalité, la politique industrielle, la vie privée, la cybersécurité, le marché du travail, l’immigration, les compétences, les investissements et, bien sûr, le commerce.
Les roues du commerce international sont actionnées par l’internet. Du plus petit commerce informel à un accord d’approvisionnement majeur, les contrats sont transigés en ligne ; que ce soit par courriel, par magasin de commerce électronique ou par plateforme numérique. Tout commerce formel s’appuie sur l’internet pour sa mise en œuvre – le financement, la documentation et la logistique sont tous pilotés numériquement, et le deviennent de plus en plus. Qu’il s’agisse d’une commande par e-mail, d’un achat en ligne ou simplement des arrangements financiers derrière la transaction, Internet sera inévitablement utilisé dans la conduite du commerce international.
La numérisation a contribué à l’évolution de l’environnement commercial de nombreuses façons – en facilitant les chaînes de valeur multinationales, en permettant l’essor de la micro-multinationale et en nous donnant de nouveaux biens et services commercialisables. Elle estompe également les frontières traditionnelles entre les biens et les services, brouille les frontières entre les juridictions et remet en question le fonctionnement de notre infrastructure juridique et réglementaire aux niveaux national, régional et mondial. Le numérique imprègne chaque aspect du commerce – de l’agriculture à l’habillement, des produits manufacturés aux services aux entreprises.~ Guide TRALAC sur le commerce dans l’économie numérique
La réponse des syndicats
Que devons-nous surveiller, délibérément et en fonction de la demande?
Dans le cadre du débat sur le protocole relatif au commerce électronique et à la quatrième révolution industrielle, les syndicats doivent exiger une transition technologique équitable:
- Le dialogue social à chaque étape garantira qu’aucun travailleur ou communauté ne soit laissé pour compte.
- Les travailleurs doivent avoir des emplois décents et protégés, avec un accès à la formation et aux possibilités de recyclage.
- La protection sociale sera disponible pour tous les citoyens et les communautés fonctionneront dans des économies diversifiées et viables.
Le ZLECAf comprend six autres protocoles, à savoir: la concurrence, le commerce des marchandises, le commerce des services, le règlement des différends, l’investissement et la propriété intellectuelle.
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Marie Daniel
Marie Daniel est associée au Labour Research Service. Marie a une formation en études urbaines et en économie du développement et l'une de ses passions de recherche est l'organisation et les approches de participation dans le secteur informel. Elle est intriguée par la manière dont la démocratie participative est abordée et mise en œuvre en Afrique du Sud.