L’intégration de la dimension de genre consiste à intégrer les préoccupations et les expériences des femmes et des hommes dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de tous les documents politiques et dans tous les secteurs. L’intégration de la dimension de genre vise à atteindre l’équité, l’égalité, la non-discrimination et l’autonomisation.

Au niveau mondial, l’intégration de la dimension de genre dans les accords de libre-échange est une pratique courante. En Afrique, des dispositions relatives au genre existent dans les traités d’établissement de cinq communautés économiques régionales. Il s’agit de la CAE, du COMESA, de la CEDEAO, de la SADC et de la CEEAC.

En revanche, l’accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ne fait spécifiquement référence aux femmes que dans son préambule et ses objectifs généraux. Le protocole sur le commerce des services, par exemple, est explicite sur l’augmentation de la capacité d’exportation des femmes et des jeunes. L’article 4 du protocole sur la libre circulation des personnes traite également de la discrimination fondée sur le sexe.

Chaque État membre doit concevoir et mettre en œuvre des politiques sensibles au genre et cibler des mesures complémentaires pour réaliser les objectifs de la ZLECAf. La sensibilité au genre doit être présente dans toutes les politiques et approches de développement aux niveaux national et continental.

La réponse des syndicats

Que devons-nous surveiller, délibérer et exiger ?

Le ZLECAf, dans sa forme actuelle, fait référence à la promotion et à la réalisation de l’égalité des sexes. Mais des mesures supplémentaires sont nécessaires pour parvenir à l’équité, l’égalité, la non-discrimination et l’autonomisation des femmes. Pour défendre les besoins des femmes, les syndicats devraient prendre en compte les demandes suivantes:

  1. Le genre ne doit pas être une question isolée dans le ZLECAf ou dans toute politique ou procédure de développement nationale ou continentale. Les objectifs de genre ne peuvent être atteints que si le genre est intégré dans tous les processus et procédures.
  2. Exiger des initiatives nationales telles qu’une éducation sensible au genre, des programmes de formation pour les femmes, un soutien financier à l’entreprenariat féminin et la mise en place de réductions fiscales pour les entreprises appartenant à des femmes.
  3. Reconnaître le rôle majoritaire des femmes dans le secteur informel en Afrique et leur vulnérabilité associée.
  4. Mener une analyse de genre des impacts du ZLECAf et inclure des propositions spécifiques qui abordent les effets négatifs possibles sur les femmes dans les campagnes de plaidoyer.
  5. L’augmentation prévue de l’emploi féminin par le ZLECAf devrait produire des emplois décents avec une protection adéquate et des mesures de santé et de sécurité.

 

LIRE:

La prise en compte du genre dans les accords commerciaux – Comment se présente le ZLECAf?

Dispositions relatives au travail du ZLECAf: 10 choses que les syndicats doivent surveiller, délibérer et exiger

 

 

Marie Daniel

Marie Daniel est associée au Labour Research Service. Marie a une formation en études urbaines et en économie du développement et l'une de ses passions de recherche est l'organisation et les approches de participation dans le secteur informel. Elle est intriguée par la manière dont la démocratie participative est abordée et mise en œuvre en Afrique du Sud.

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