African Regional Organisation of the International Trade Union Confederation (ITUC-Africa) statement on women, youth and informal economy actors in the African Continental Free Trade Area (AfCFTA).

Le récent Congrès africain de la CSI a mis en lumière les problèmes urgents auxquels sont confrontés de nombreux pays africains dans leur quête de développement économique et social. Le Congrès a appelé à une réévaluation des stratégies actuelles et à un engagement renouvelé en faveur de l’émancipation économique de l’Afrique.

Programmes d’ajustement structurel et impact économique

Les syndicats sont préoccupés par l’impact durable des programmes d’ajustement structurel en Afrique. Les privatisations massives et la fermeture des entreprises d’État ont entraîné un chômage généralisé, l’économie informelle se développant de manière significative.

Ressources naturelles inexploitées et souveraineté alimentaire

Malgré la richesse de ses ressources naturelles, l’Afrique a lutté pour obtenir un développement transformationnel. Il est urgent d’accélérer la valorisation, la création de valeur ajoutée et la production alimentaire pour remédier à la perte de revenus, à l’exportation d’emplois et à la persistance de la faim. Pour que l’Afrique se transforme réellement, la suffisance et la souveraineté alimentaires sont des éléments essentiels.

Fragilité, conflits et besoins en infrastructures

Avec vingt-deux pays fragiles et touchés par des conflits et un déclin de la croissance des investissements, le déficit d’infrastructures est un obstacle à l’industrialisation et à la croissance économique. Les investissements dans les infrastructures, la recherche et le développement restent faibles, ce qui suggère un manque d’engagement politique pour stimuler le développement.

Les acteurs informels du commerce – le cas des femmes et des jeunes dans la ZLECAF

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) représente le potentiel d’un marché unifié pour les biens et les services à travers l’Afrique, favorisant le commerce intra-africain, la croissance économique et la libre circulation des personnes. Les syndicats reconnaissent les avantages potentiels de la ZLECAF mais s’inquiètent des conséquences involontaires possibles de la libéralisation du marché dans le cadre de la ZLECAF, telles qu’une augmentation des violations des droits du travail et des inégalités entre les hommes et les femmes. L’augmentation des échanges à forte intensité de main-d’œuvre, en particulier dans le secteur informel, qui absorbe une part importante de la main-d’œuvre africaine, est au cœur de ces préoccupations.

En Afrique subsaharienne, le secteur informel représente entre 25 % et 65 % du PIB et fournit entre 30 % et 90 % de l’emploi total non agricole. Les petites et moyennes entreprises (PME) emploient une grande partie de la population, en particulier les femmes et les jeunes, et ont besoin d’un environnement favorable pour accroître leur productivité.

Le protocole de la ZLECAf sur les femmes et les jeunes reconnaît les défis spécifiques des femmes et des jeunes. Il s’engage en faveur de l’inclusivité et d’une voie qui garantisse la participation effective des femmes et des jeunes à l’accord commercial continental et leur permette d’en tirer profit.

L’Afrique comptera 460 millions de jeunes en 2050, ce qui représente à la fois des opportunités et des défis. Le ZLECAf favorise les échanges à forte intensité de main-d’œuvre, ce qui signifie des opportunités d’emploi potentielles dans des secteurs tels que l’industrie manufacturière et l’agriculture. Du point de vue des syndicats, nous devons examiner la nature et la durabilité de ces emplois et continuer à plaider en faveur d’un commerce et d’accords commerciaux inclusifs.

Garantir un travail décent pour les femmes et les jeunes dans la ZLECAF

Académie régionale de renforcement des capacités syndicales et d’engagement | Acteurs de l’économie informelle dans le commerce – Le cas des femmes et des jeunes dans la ZLECAf, 23-24 Novembre 2023, Kenya.

Des dirigeants syndicaux, des militants, des chercheurs sur les femmes, les jeunes et le travail, des organisations de la société civile, des organisations de soutien à la solidarité et des partenaires se sont réunis dans le cadre du programme de renforcement des capacités et d’engagement de la CSI-Afrique et du Labour Research Service avec les acteurs de l’économie informelle pour discuter de quatre questions clés qui préoccupent les femmes et les jeunes:

  1. La qualité de l’emploi: Comment la ZLECAf peut-elle garantir des améliorations quantitatives et qualitatives de l’emploi pour les femmes et les jeunes tout en préservant les conditions de travail précaires?
  2. Croissance inclusive: Dans quelle mesure le ZLECAf facilitera-t-il la croissance inclusive des PMI, en reconnaissant leur rôle d’employeurs et de vecteurs d’autonomisation dans l’économie informelle?
  3. Développement des compétences: Quels sont les mécanismes mis en place pour combler le déficit de compétences chez les femmes et les jeunes afin qu’ils puissent s’épanouir au sein de la ZLECAf ?
  4. Protection sociale: La ZLECAf peut-elle prévoir des mesures de protection sociale pour les femmes et les jeunes afin de garantir une protection contre les vulnérabilités et les inégalités?

Recommandations syndicales sur l’économie informelle et le protocole de la ZLECAF sur les femmes et les jeunes dans le commerce

LR: Dr Hod Anyigba (Directeur exécutif d’ALREI/CSI-Afrique; Emelia Mills (Représentante du Comité des jeunes de la CSI-Afrique); Kwasi Ada Amankwah (Secrétaire général de la CSI-Afrique); Gladys Blanche (Présidente du Comité des femmes de la CSI-Afrique); Trenton Elsely (Directeur exécutif du Service de recherche sur le travail).

Les recommandations de la CSI-Afrique sont de plaider pour une transformation durable, de soutenir la transformation agricole, de renforcer les capacités des syndicats, de garantir l’inclusivité, de promouvoir la transformation structurelle, de s’engager avec l’Union africaine et d’établir des comités pour faciliter le processus de la ZLECAf.

  1. Plaidoyer en faveur d’une production durable et d’une valeur ajoutée: Les principales économies de chaque région d’Afrique s’engagent à développer des chaînes de valeur régionales qui intègrent les pays les moins développés d’Afrique, en mettant l’accent sur la Vision minière africaine (AMV) et en investissant de manière cohérente dans la recherche et le développement.
  2. Promouvoir la transformation de l’agriculture: Les affiliés de la CSI-Afrique doivent s’engager avec leurs États dans la révolution agricole afin de garantir la suffisance alimentaire durable, la souveraineté, l’emploi et le développement rural.
  3. Renforcer les capacités des militants syndicaux: La CSI-Afrique s’efforce de construire, d’améliorer et de renforcer la capacité des syndicats à représenter les travailleurs. Elle vise à créer un pool d’experts syndicaux à différents niveaux et à promouvoir la coopération avec d’autres organisations pertinentes de la société civile sur le commerce, l’investissement et l’industrialisation, en particulier dans le contexte de la ZLECAf.
  4. Représentation inclusive: La CSI-Afrique demande que les femmes, les jeunes et les personnes handicapées soient représentés dans toutes les activités liées au commerce, à l’investissement, à l’industrialisation et à la transformation structurelle en Afrique.
  5. Pression collective pour la redistribution des avantages économiques: Les syndicats appellent à des efforts collectifs pour réguler et redistribuer les bénéfices économiques par le biais de politiques fiscales telles que l’imposition progressive, le salaire minimum vital et les socles de protection sociale pour tous, afin de remédier aux inégalités exacerbées par la pandémie de COVID-19.
  6. Mettre l’accent sur la transformation structurelle: Réorienter les efforts pour poursuivre la transformation structurelle de l’Afrique à différents niveaux du dialogue social, notamment aux niveaux national, sous-régional, continental et international.
  7. Engagement avec l’Union africaine: Un plan renouvelé prévoit la création d’un bureau de la CSI-Afrique à Addis-Abeba pour faciliter un engagement ciblé avec l’Union africaine.
  8. Comités nationaux de planification de la mise en œuvre: Les États membres de la ZLECAf doivent établir des comités nationaux de planification de la mise en œuvre qui comprennent des représentants du mouvement syndical, des femmes, des jeunes et des acteurs de l’économie informelle.
  9. Mécanismes pour un dialogue social significatif: Les États membres de la ZLECAF doivent mettre en place des mécanismes pour un dialogue social significatif dans les institutions nationales, les institutions sous-régionales, en particulier les départements du travail des communautés économiques régionales, et au niveau continental, en particulier avec le Secrétariat de la ZLECAF.
  10. Un régime commercial simplifié: Les syndicats plaident en faveur d’un régime commercial ZLECAf simplifié pour les femmes et les jeunes dans le commerce transfrontalier informel.
  11. Stratégies innovantes d’organisation syndicale pour les travailleurs de l’économie informelle aux niveaux national, sous-régional et continental.
  12. Promouvoir la santé et la sécurité au travail: L’accent est mis sur la promotion de la santé et de la sécurité au travail, la protection sociale, l’élimination du harcèlement sexuel et de la violence fondée sur le genre, et la lutte contre la corruption, en particulier l’extorsion aux frontières.

Dans une déclaration, Kwasi Adu-Amankwah, ancien secrétaire général de la CSI-Afrique, a souligné l’importance de l’action collective et a exhorté les gouvernements, les entreprises, les syndicats et la société civile à soutenir les recommandations et à s’y engager. L’appel à l’action s’inscrit dans la vision de faire du commerce un catalyseur de la croissance économique, de la création d’emplois et du développement équitable à travers le continent africain.

 

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