Le secteur du commerce ouvert à la négociation
La Namibie négocie l’accord de libre-échange continental africain (AfCFTA) en tant que bloc de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU – statuts de 2002). En juillet 2021, l’AfCFTA ne sera pas effectif, les règles d’origine n’étant pas finalisées. Les flux de capitaux et les investissements sont la priorité du pays dans la première phase des négociations de l’AfCFTA, avec un commerce des services ouvert à 97,5% et un commerce des marchandises ouvert à 90% pour le commerce de l’AfCFTA.
Les industries de services ouvertes à la libéralisation du commerce comprennent le tourisme, le transport, la finance et la banque. En ce qui concerne le commerce des biens, la Namibie est ouverte à la pêche, à l’agriculture et aux industries manufacturières.
Impacts anticipés sur le travail et l’emploi
L’impact de l’AfCFTA sur l’emploi et le travail peut être considéré sous deux aspects :
D’une part, il existe une possibilité de création d’emplois grâce au renforcement des chaînes de valeur. La libéralisation du commerce ouvre à la Namibie un marché plus vaste où elle peut vendre ses produits et ses ressources.
« Les frontières sont effacées. Il est nécessaire d’exploiter ce mouvement transfrontalier et de personnes. » ~ Trade Union Congress for Namibia
« Le marché est plus grand avec le libre-échange continental et il est nécessaire de collaborer pour en tirer le maximum de bénéfices. » ~ Organisation du secteur informel de Namibie
« Il faut planifier un calibrage clair de toutes les chaînes et la manière dont les emplois peuvent être protégés. » ~ National Union of Namibian Workers
D’autre part, l’ALE continental présente un potentiel de pertes d’emplois. L’ouverture de l’économie entraîne une perte de diversité, ce qui peut provoquer des pertes d’emplois principalement dans les industries naissantes.
« I am afraid by opening up there is likely to be loss of diversity and Namibia is open to competition, which may have an impact on employment. » ~ Representative of Ministry of Trade and Industry
Intégrer les questions de travail dans les négociations commerciales
Les dimensions sociales font désormais partie intégrante des négociations commerciales. L’étude sur la Namibie montre qu’elles n’ont pas été explicitement présentées dans les négociations jusqu’à présent.
« Le travail est considéré comme un facteur intrinsèque. Le secteur privé (tel que présenté par la Chambre de commerce et d’industrie de Namibie ou d’autres membres tripartites) est considéré comme ayant pris en compte les impacts du travail. Pour l’instant, le ministère du commerce n’est intéressé que par un marché ouvert pour les flux de capitaux, mais l’impact sur le chômage est faible. Les services du travail en Namibie doivent avoir un programme décent ». ~ Représentant du ministère du Travail
« Le travail n’est pas explicite dans les négociations. De plus, les syndicats ne contribuent pas directement aux négociations. » ~ Représentant du ministère du Travail.
Participation des représentants des travailleurs aux négociations commerciales
« L’AfCFTA est le bienvenu. Elle maximisera le commerce intracontinental, mais les syndicats ne sont pas à la table des négociations. Il doit y avoir une avenue où nos problèmes doivent être canalisés. » ~ Trade Union Congress for Namibia
« Nous sommes heureux d’avoir été invités à participer à la phase II des négociations de l’AfCFTA, qui comprend des protocoles sur les investissements et les différends. Nous espérons que cette fenêtre permettra d’aborder les questions de travail. » ~ Représentant du ministère du travail
« Les lois affectant la chaîne d’approvisionnement, les pertes d’emplois et les accords commerciaux doivent avoir la participation des syndicats. Le processus LLD (look-listen-decide) ne doit pas être négligé. » ~ Syndicat national des travailleurs namibiens
Façons possibles d’impliquer les syndicats
Les syndicats ont clairement montré leur volonté de participer aux négociations commerciales – et de canaliser directement les questions d’emploi et de travail qui peuvent être identifiées dès le début. Il existe deux voies, à savoir les entités nationales et régionales.
« La Namibie dispose d’un forum commercial. Nous serions ravis d’être invités à y participer. Tirons les dures leçons de la saga de RAMATEX, la multinationale malaisienne du textile et de l’habillement, sur la façon dont les négociations commerciales peuvent conduire à l’échec lorsque le gouvernement agit seul. » ~ Trade Union Congress for Namibia
« Nous pouvons prendre l’exemple de l’accord économique avec l’Union européenne. Les acteurs non étatiques ont pris part au dialogue social. Nous avons canalisé nos problèmes par le biais du Conseil de coordination de l’Afrique australe (SATUCC), qui a également établi des liens avec des partenaires en Europe. » ~ Trade Union Congress for Namibia
LaRRI Namibie
Le Labour Resource and Research Institute (LaRRI) est un institut de recherche et d'éducation engagé en faveur de l'indépendance politique et économique globale de tous les travailleurs en Namibie et au-delà. Le LaRRI se bat pour une société namibienne équitable, juste sur le plan social et économique, par le biais de la recherche sur le travail, de l'éducation, du lobbying et du plaidoyer.